La vie passée: la traction animale

Parce que même si mes grands-parents ont commencé à cultiver en bio en 1970, nous sommes loin d’être parfait, et manquons de cohérence dans certains faits, car, oui, nous avons préféré notre confort et rêvé à l’absence de pénibilité dans notre travail…

Et moi, Céline, je m’interroge sur le parcours fait en trois générations. De l’Ancêtre, mon grand-père, en passant par le Grand Chef, mon père, à moi, voici quelques différences de vie…

 

Il y a ces photos où le cheval prend presque toute la place. Surtout dans nos imaginaires, car c’est un peu comme pour l’électricité, je n’envisage pas la vie d’avant.

Et pourtant, l’Ancêtre a toujours précisé que ce soit chez lui ou chez ma grand-mère, ils avaient une automobile avant guerre et qu’ils ne l’ont repris que parce qu’il n’y avait plus d’essence. Et la motorisation a remplacé le cheval dans les années 60. C’est d’ailleurs à ce moment, qu’ils n’ont plus mangé de viande de cheval, car quand il avait fini sa vie de labeur, on gagnait quelques sous avec sa viande.

Nous revoyons aujourd’hui quelques champs où le cheval devient le tracteur. D’ailleurs si vous passez des Clayes sous bois à Chavenay, il y a au grand rond point de Villepreux sur votre gauche où un maraîcher qui travaille avec.

Personnellement, je n’ai guère de goût pour ces grands animaux et ma mère, qui a passé son enfance à Maisons Laffitte, avait de très mauvais souvenirs des chevaux de courses à peine contenus par leurs cavaliers.

N’empêche, s’ils sont anecdotiques, l’idée revient souvent dans l’idéal des consommateurs.

Et l’Ancêtre en parle toujours avec émotion. La relation à l’animal étant forte et particulière. Même avec ceux qui n’avaient pas le caractère doux et qui n’obéissaient qu’à lui.

Alors bien sûr, la comparaison est implacable. Là où vous mettiez une journée à labourer votre champ avec votre cheval, une heure suffisait avec votre tracteur, parce que oui, avec 1L de pétrole nous économisons 10 jours de notre énergie pour une somme dérisoire. Le temps ne s’étire pas de la même façon. Le coût de la vie non plus. Et s’il y a un regret quant à la relation, le côté pratique où il suffit de ranger le tracteur pour ne le nourrir que d’essence quand il travaille n’a rien à voir avec la ration d’avoine à donner chaque jour même s’il ne quitte pas l’écurie.

Mais en regardant ma fille, qui me casse les pieds avec les chevaux depuis ses 2 ans, qui donne un nom à chaque mouton et les reconnait, filiation incluse, quand nous les trouvons tous identiques, qui regrette d’avoir autant de poules sans pouvoir les distinguer et qui trouve que l’école n’a guère d’autre intérêt que celui de voir les copines, je pense qu’au moment où le pétrole deviendra plus rare, peut-être que cette génération inventera un chemin où du travail pour de l’argent sera changer pour une vie avec des interactions entre espèce, laissant à chacun la possibilité de voir le meilleur en l’autre.

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