La vie passée: diversité légumière…
Parce que même si mes grands-parents ont commencé à cultiver en bio en 1970, nous sommes loin d’être parfait, et manquons de cohérence dans certains faits, car, oui, nous avons préféré notre confort et rêvé à l’absence de pénibilité dans notre travail…
Et moi, Céline, je m’interroge sur le parcours fait en trois générations. De l’Ancêtre, mon grand-père, en passant par le Grand Chef, mon père, à moi, voici quelques différences de vie…
Aujourd’hui, si nous ne faisons pas un légume, on nous demande de nous justifier. Ce n’est jamais méchant. Mais à force d’avoir une multitude de choix, il est évident de cultiver toute la gamme.
Un jour que ma mère évoquait leur début pour la culture des poivrons et aubergines au milieu des années 1980, je me suis rendue compte que certains légumes étaient depuis peu dans notre régime alimentaire.
Et une grande surprise en écoutant mes grands-parents se raconter alors qu’ils étaient séparés par 10km et une boucle de Seine. Autant dire rien. Je savais que les coteaux du Pecq regorgeaient d’arbres fruitiers. De ce fait, au Mesnil-le-Roi, ils étaient plutôt arboriculteurs du côté de ma grand-mère, et l’absence d’irrigation faisait que les cultures légumières avaient des rendements très aléatoires sur lesquels on ne comptait pas. Mes arrières grands-parents, à Carrières-sur-Seine, avaient 1ha de légumes, mais pas tous. Juste quelques-uns. Leur rencontre a presque bouleversé leurs cultures ! Le céleri rave et l’irrigation sont arrivés au Mesnil…
A l’époque, 10km suffisaient pour des méthodes totalement différentes. Et personne ne semblait avoir l’idée de cultiver ce que le voisin faisait. Après leur mariage, mon grand-père ne voyait pas pourquoi il ne continuerait pas à faire pousser ce dont il avait l’habitude. Donc la gamme s’est élargie parce qu’une union de 2 personnes a juste agrandit leur imaginaire un peu étriqué.
Mais il est amusant de constater que nous estimons comme un dû cette profusion de choix, alors qu’il y a à peine 50 ans, chacun se contentait de son savoir-faire et comptait sur le savoir-faire du voisin pour le compléter…
Enfin, ne vous inquiétez pas, nous continuerons à faire nos 40 légumes et fruits différents, pour qui sait, un jour rajouter l’ail et le brocoli à nos réussites…