Semaine 16:
Le ciel semblait ne plus en finir de déverser ses pleurs sur nous, si bien que nous avions oublié que le printemps était tout de même présent… Alors quand à 4h du matin, le chant des grenouilles brisa la nuit, il ne me restait plus qu’à ouvrir la fenêtre pour apprécier.
Etrangement, cette dissonance me donna le sourire, car soyons clair, rien de pire que des grenouilles amoureuses pour ruiner une bonne nuit de sommeil. Mais cette nuit-là, c’était un présage de beau temps. L’adage dit que les grands froids sont derrière nous quand elles chantent à tue-tête.
Alors, nous ouvrons les serres, cueillons les salades, délogeons les limaces, plantons les tomates. Le ciel est toujours triste à certaines heures du jour, mais nous passons outre ses caprices et sortons la planteuse à patates. Nous achevons de repiquer les céleris raves et humons le basilic à venir. Nous vidons la serre à plants, pensons à trouver l’endroit parfait pour les jeunes rhubarbes, hésitons entre copeaux et bâches pour éviter l’herbe à ses pieds et envisageons d’y mettre du thym. Les épinards se transforment en jungle et le prochain carré devient raisonnable. La coriandre se fait désirer, le persil grimpe au ciel et j’en mâchonne les tiges montées qui sont bien tendres. Les concombres montrent le bout de leur nez dans nos barquettes de semis. Nous rempotons, nous multiplions et imaginons demain. Et le soleil sourit quelques instants. Et nous voilà tout bronzés…
Merveilleuse semaine !