Semaine 29: l’appel du large
Nous arrosons, nous binons, nous taillons, nous récoltons et le cycle reprend. Nous changeons de vêtements, d’humeur, de couteau, de caisses, de binôme ou de véhicule… ce qui fait tout le charme de travailler dans les champs…
Il y a des jeunes qui veulent écraser les vieux et pensent ne pas en trouver dans les champs jusqu’à apercevoir l’Ancêtre (qui est toujours vivant !), des très jeunes qui font des trucs bizarres qui nous font dire : « ah les jeunes ! Ce n’est plus c’que c’était… », les futurs vacanciers qui veulent tout boucler avant leur départ, les picoreurs de liberté qui prennent des jours à droite, à gauche comme des bouffées d’air avant de se noyer dans l’herbe, les patients qui attendent Noël ou que l’herbe se mettent en grève, le Grand Chef qui sourit en voyant les amaps se réduire en peau de chagrin et s’organiser une échappée belle…
Et il y a le légume. Un peu roi, un peu fripon, complètement addictif. Nous voulons voir la mer et lui nous montre la mer de feuilles, un peu verte, tirant sur le bleu comme un horizon exotique. Il se fait brillant sous le soleil levant (parce que, oui, nous y sommes déjà) et poudré quand l’astre décroit, irisé sous l’eau chatoyante et mât quand le ciel gronde. Nous mettons en place des gardes alternées et espérons que les pommes de terre tiennent leur promesse de maturité précoce. Et si les pommes se font très, très absentes de nos pommiers et que nos concombres boudent beaucoup, le reste nous chuchote qu’il va nous falloir beaucoup d’huile de coude ou beaucoup de coudes, au choix…
Merveilleuse semaine !
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