La vie passée: les sacs plastiques

Parce que même si mes grands-parents ont commencé à cultiver en bio en 1970, nous sommes loin d’être parfait, et manquons de cohérence dans certains faits, car, oui, nous avons préféré notre confort et rêvé à l’absence de pénibilité dans notre travail…

 

En discutant avec une amie passée au zéro déchet, je me rappelle de mon année de 3e où j’ai fait le marché chaque samedi avec ma mère et mes grands-parents pour avoir de l’argent de poche. Je me souviens de ma grand-mère s’outrait de voir qu’en 1993, les hypermarchés avaient imposé la multitude de sacs plastiques en guise de panier comme norme et que nos clients du marché considéraient cela comme un dû et comme un progrès. Déjà que nous avions été obligés de prendre des emballages papiers, si en plus il fallait des sacs plastiques… ! Parce, oui, avant, il y avait la récup des journaux quotidiens qu’on avait la gentillesse de nous apporter une fois lus! Parfaitement, et comme disait ma mère, qui n’en lisait aucun, les meilleurs étaient le Figaro car l’encre ne bavait pas, contrairement aux autres ! Bref ma mère faisait de la résistance et si nous avions fini par acheter quelques liasses pour les plus pénibles, refusait de les mettre à disposition, voire de les donner à certains kikis (c’est ainsi que nous nommons les plus pénibles) car c’était chaque semaine.

Honnêtement, à l’aube des années 2000, nous avions lâché l’affaire et étions rentré dans la croyance que c’était à nous de penser à vos emballages, car quoi de plus insupportable que de s’encombrer l’esprit avec de la logistique quand d’autres peuvent le faire… et oui, même si ma grand-mère râlait encore et venait au marché avec ses deux grands paniers en osier, mon esprit de jeunesse la trouvait idiote de ne pas accepter tout ce merveilleux plastique pour en faire une multitude de petits sacs poubelles… mais j’étais bête, ils avaient un compost et ils ne remplissaient déjà à l’époque, guerre plus de 10L par mois de déchet et utilisaient nos sacs de terreau comme poubelle… bref, mon imaginaire était à cent lieues d’aujourd’hui, et la conscience collective s’est, à nouveau, encore complètement inversée. J’éprouve parfois une pointe de cynisme vis-à-vis de moi et de cette manière de faire les choses en suivant le « bien pensé », qu’on a la bonté de nous indiquer. A tort ou à raison, je me rends compte qu’avant d’entreprendre ou de continuer dans une voie, il faudrait que je me pose d’abord la question du sens.

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