La vie passée : les vacances

Parce que même si mes grands-parents ont commencé à cultiver en bio en 1970, nous sommes loin d’être parfait, et manquons de cohérence dans certains faits, car, oui, nous avons préféré notre confort et rêvé à l’absence de pénibilité dans notre travail…

Et moi, Céline, je m’interroge sur le parcours fait en trois générations. De l’Ancêtre, mon grand-père, en passant par le Grand Chef, mon père, à moi, voici quelques différences de vie…

 

Vous le savez, une vie réussie est une vie où il y a des vacances (et parait-il, une Rolex au poignet). A peine les vacances finies, que les prochaines occupent nos pensées les plus folles, et pour elles, nous n’hésitons pas à mettre plus souvent des pâtes au menu. Du côté de mon père, le discours est que leurs seules vacances ont été l’exode en 1940. Du côté de ma père, ils appelaient vacances les voyages d’étude pour travailler encore plus (en même temps, rien que le mot leur donnait de l’urticaire). Bref, leur lexique n’était pas très étoffé de ce côté et c’était bien une idée de jeune de vouloir partir…

Mes parents ont fait quelques progrès : 4 semaines de vacances en 20 ans de vie familiale. Uniquement en hiver car le Dieu Travail nous appelle le reste de l’année. Et miracle, peut-être une dizaine de week end de 3 jours pour visiter famille au bord de mer, ou quelques châteaux sur la Loire.

Ma génération a réussi à instaurer les jours fériés fériés (si, si, parce que le concept était de laisser l’aspect férié aux salariés), et gagner entre 10 et 15 jours d’arrêt à Noël contre 3 à 7 sur la génération précédente. Mes filles m’ont un peu poussé à prendre du temps pour le sport d’hiver (parce que, comprenez-vous, elles étaient les seules de leur classe à ne jamais partir au ski) et nous tranchons pour deux WE de 3 à 5 jours durant l’été en guise d’échappée.

Et si, pour moi, le meilleur moment des vacances est celui où l’on monte l’escalier (comme pour l’amour), c’est un RDV pour se déconnecter et s’enrichir d’autres horizons.

Mes grands-parents ont vu les premiers congés payés, mais n’en voyaient pas l’utilité. J’ai vu les 35h arriver, et ils ont la saveur particulière de l’égoïsme : oublier le champ, ne penser qu’à soi et ne plus produire. Revenir à se cultiver. Bien sûr, 35h est une utopie pour beaucoup, mais reste une référence. Ne plus s’enorgueillir de passer 70h/semaine dans le champ, les mains dans la terre.

Et puis, en ouvrant nos champs à Carlos et Laure,  d’autres visions du travail se rencontrent. Et aucun d’entre nous n’a encore réussi à obtenir le temps libre décidé au départ de notre association.

Mais ce temps sans congé est derrière. Plus qu’avant, moins que demain. Petit à petit, nous nous offrons le luxe de prendre le temps, de refuser d’en faire plus.

Car pour pousser, il faut bien prendre son temps, non ?

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